Dangers du porno : les adolescents en dangers ?

Regarder un porno ? Quoi de plus normal aujourd'hui pour un adolescent. C'est devenu l'éducation sexuelle de la plus grande majorité des adolescents. Mais quel impact cette représentation du sexe peut-elle avoir sur les jeunes ?

Le porno accessible à tous

« J’avais 15 ans lorsque j’ai vu mon premier film porno, chez une copine qui avait piqué une cassette vidéo à son père, raconte Eléonore, 22 ans. J'avais déjà regardé des films dits érotiques, mais je n’oublierai jamais la fascination qu’a exercée sur moi cette vision, en gros plan, de la sexualité. On avait beau échanger des rires gênés, on était scotchées à l’écran : on comprenait enfin comment “ça” marchait ! ».

L'âge moyen de la première vision d'un film pornographique était de 13 ans en 2002. Et aujourd'hui? Cette moyenne a forcément baissée. La faute à internet et sa facilité d'accès. Pierre, 26 ans : « Je ne connais personne autour de moi qui n’ait jamais regardé un film porno à l’adolescence ».

Un moyen de passer à l'âge adulte

Certains psychiatre et psychanalyste, visionner un film pornographique est un moyen de passer à l'âge adulte. Etant surprotégés par leurs parents, les jeunes vivent une adolescence de plus en plus longue qu'auparavant et c'est une manière de tracer la frontière entre hier et demain, leur adolescence et leur vie adulte.

Cette nouvelle génération base ses comportements sur la sexualité et la violence. Et quel genre de film lie ces deux facteurs? Les films pornographiques.

Les jeunes se sentent alors adultes car le sexe est "réservé" aux adultes et ces films là interdit aux moins de 18 ans.

Le risque est que, lorsque l'adolescent, après avoir visionné un nombre indéfinissable de films, reproduisent la même chose dans la réalité.

Croire à ces films : un risque

De nombreux adolescents pensent que le sexe dans la pornographie est identique à celle dans la réalité, or c'est loin d'être le cas.

Louis, 27 ans : "Lorsque j'ai eu mes premiers rapports, j'étais désemparé. Ce que je faisais à mes partenaires n’entraînait pas les mêmes effets que dans les films que j’avais vus : elles étaient loin de jouir de façon aussi automatique ! Evidemment, j’ai commencé par croire que c’était de ma faute. »

Cela entraîne une remise en question, un manque de confiance en soi et sexuelle. C'est grâce à la communication que tout s'est arrangé.

Claude Rozier, sexologue et médecin de l’Education nationale : « Le gros problème avec le porno, c’est qu’il y a une mécanisation des relations sexuelles et que cela donne une vision technique et génitale de la sexualité. De plus, les rapports entre hommes et femmes y sont faussés : les hommes sont des dominateurs toujours capables de donner du plaisir et les femmes des créatures toujours prêtes à dire oui ! »

Pourquoi informer sur les dangers du porno ?

Car son accès est trop simple :

En seulement quelques décennies, l'arrivée d'internet a totalement changé la donne. Se procurer des cassettes pornographiques était chose compliqué mais se procurer un appareil avec internet est chose facile, les jeunes peuvent donc en consommer plus tôt.

Car les pratiques sont de plus en plus amplifiées :

lors de l'apparition de la pornographie en 1970, les pratiques pouvaient être qualifiées de "soft". Or, aujourd'hui, les pratiques sont de plus en plus violente et de plus en plus déshumanisante pour la femme. (Sans parler des scènes de zoophilie et de sadomasochisme)